
Bonjour toi!
Je vais tout te raconter... C'est vrai que j'aime me promener dans les bois, la nuit comme le jour, mais c'est depuis cette fois où me promenant j'ai rencontré une jeune femme, blonde, toute de rouge vêtue mis à part un petit foulard de soie bleu ciel qu'elle portait autour du cou et qui donnait de jolis reflets à ses yeux...
Alors que je passais à sa hauteur, j'entendis une voix dire "Tu viens chéri" ? Elle avait cet accent qu'ont les gens qui sont nés ailleurs, cet accent mélodieux dont on entend rouler les "R" et que l'on n'oublie plus lorsqu'on l'a entendu une fois dans sa vie...
J'ai regardé rapidement tout autour de moi et comme je n'ai vu aucun "Chéri" j'ai pensé qu'elle s'adressait à moi en ignorant que mon prénom était Pierre, elle avait dit "Mon Chéri" pour attirer mon attention...
Je m'approchai donc de cette merveilleuse créature afin d'engager la conversation, mais à peine avais-je entrouvert les lèvres pour bredouiller un timide "Bonjour Madame" qu'elle me saisit par le revers de ma veste et m'attira brusquement vers elle, ce qui eut pour effet de coller mon visage contre sa volumineuse poitrine, moelleuse, douce et parfumée.
J'ai ressenti alors en moi une impression indescriptible m'envahir... Mon psy m'a appris par la suite que c'était du au fait d'avoir été sevré trop tôt dans mon enfance et que le contact mammaire, soudain et inattendu a fait ressurgir de mon Moi inconscient, des souvenirs d'enfant.
Je n'ai pas tout compris ce que disait le docteur, mais qu'est-ce que c'était doux...
Je disais donc que ce contact aussi intime qu'inattendu avait fait naître en moi une métamorphose qui se faisait ressentir dans certains endroits de mon corps et qui prenait des proportions gênantes...
Et c'est à ce moment là que ce charmant Chaperon Rouge me demanda de lui donner de l'argent, quelques billets pour pouvoir acheter des galettes et un pot de beurre pour apporter à sa grand mère...
Oh, moi je lui aurais bien donné tout ce que je possède, sur le coup de l'émotion, mon porte-feuille, mes albums de Tintin, les clés de ma voiture et même ma carte bleue, mais cruel destin, j'avais oublié mon porte-feuille à la maison... Et j'avais beau fouiller mes poches à la recherche de quelques pièces (qui n'auraient pas suffi) elles restaient désespérément vides...
La Dame eut vite fait de comprendre que je n'avais pas un sou et me repoussa violemment en me disant "Casse-toi Trou-duc".
Mon psy n'a pas su me dire ce que signifiait cette expression, il connaissait le Grand Duc et le Petit Duc, oiseaux de nuit, mais pas le Trou Duc... et comme cette sorte d'oiseau n'est pas répertorié dans les dictionnaires que je possède, je fais appel à votre bonne volonté pour me l'expliquer...
Ainsi se termina ma brève rencontre avec le petit Chaperon Rouge et je ne peux m'empêcher d'y penser, chaque fois que je me promène dans une forêt, la nuit comme le jour...
Depuis je n'oublie plus de prendre mon porte-feuille et j'essaye d'avoir toujours un billet au fond de mes poches pour acheter des galettes et un pot de beurre.
Une prochaine fois, je raconterai ma rencontre avec le loup...
L'aventure continue.... (et je m'amuse comme un fou)
Pierre Coutreau le 31 mai 2003
